Chapitre 1/3
"Ton nom?
- Vent marin.
- Comprends-tu le langage des signes?
- Oui, sinon je ne pourrais répondre à vos questions. Et surtout, vous ne seriez pas mon enseignante, Prisme des ombres.
-Ton âge?
- 26 ans."
Elle était plus vieille que moi. Mais ça n'avait pas d'importance. La confrérie m'avait offert une élève, et je n'allais pas la décevoir. J'avais bien observé la nouvelle; une femme de taille moyenne, les cheveux blancs teints en grande partie de bleu, et des habits complètement bleutés aussi. Probablement pour se fondre avec le ciel. Ça devait être efficace d'une certaine manière. Je haussai les épaules devant mes propres pensées. Mon estimation était plutôt qu'elle adorait le bleu de l'océan. En analysant son attitude, j'ai eu vite fait de remarquer qu'elle était motivée, mais pas très très compétente. Enfin, nous allions bien voir, à l'entraînement.
C'est ainsi que nous marchâmes pendant plusieurs heures avant d'atteindre un désert. Je la sentis hésiter, mais continuai notre route jusqu'à ce que nous soyons perdues au milieu des dunes. Le terme perdre étant bien sûr utilisé à la légère. Mon sens de l'orientation était aussi efficace sur le sable que dans la forêt.
"Pourquoi nous entraînons-nous dans un désert? se plaignit-elle. Ça brûle ici.
Je me retournai pour constater qu'en effet sa peau blanche devait être ultra sensible.
- Parce que je savais que tu n'aimerais pas cela à ton nom, répondis-je.
- Vous saviez mon nom? Pourquoi me l'avoir demandé?
- Simple procédure habituelle parmi tant d'autres pour vérifier que tu es bien celle que tu prétends être."
Je m'assied dans le sable et l'invitai à faire de même. Je l'entendis murmurer des mots:
"Invirâ."
Je soulevai un sourcil. Elle semblait avoir perdu tout son épuisement de la marche. Je notai dans ma tête que c'était peut-être de la sorcellerie. Elle s'assit à son tour, me regardant au niveau du front pour ne pas croiser mon regard.
"Qu'allons-nous faire aujourd'hui, maîtresse?
- Nous allons débuter par un interrogatoire. J'ai besoin de te connaitre plus en détail.
- D'accord.
- Ta plus grande force.
- Le lancer des couteaux.
- Ta plus grande faiblesse.
- Les armes lourdes."
Je pris le temps de l'observai attentivement. Elle ne me mentait pas.
"Maîtrises-tu la magie?
- N...non."
Ce qui, en d'autres termes, voulait dire oui. Décidément une débutante dans le métier, j'allais devoir lui apprendre à mentir.
"Pourquoi veux-tu devenir assassine?
- Vous voulez vraiment le savoir?
J'hochai la tête.
- C'est une très longue histoire, avoua-t-elle.
- J'ai tout mon temps.
- Dans ce cas...
Elle prit une grande inspiration, et débuta:
- Il fut une époque où je me nommais Brigitte. J'étais une fille comme les autres. Ou presque. Je vivais avec mes parents et ma petite sœur. Nous voyagions beaucoup. Pour l'instant ce récit peut vous sembler très banal, mais il est à savoir que mes parents n'étaient pas des humains ordinaires. Ils étaient puissants, très puissants, et terrifiants surtout. Nous n'étions pas leurs filles, mais leurs esclaves, leurs outils pour leurs sombres desseins. Ils servaient en fait une plus grande organisation à l'extérieur d'Hélion. Une organisation dont je soupçonne de vouloir conquérir le monde, malgré l'aspect absurde de ce que cela peut laisser envisager. Mais je connaissais bien mes parents. Si eux étaient leurs soldats, c'est que ce groupe possède en effet les moyens d'atteindre leurs buts. Permettez un instant?
Elle but quelques gorgée d'eau dans sa gourde, s'essuya la bouche, et reprit:
- Je n'aimais pas nos parents. Pour ce qu'ils faisaient, pour ce qu'ils nous faisaient à moi et ma sœur. La goutte qui fit déborder le vase apparu lorsqu'ils tuèrent de sang froid une archimage et son mari, une créature appelée wither. Dès ce jour, je préparai un moyen de les vaincre pour nous délivrer de ces monstres qui se faisaient appeler papa et maman. Lorsque nous emménageâmes dans un village elfique, je mis mon plan à exécution. Et j'échouai.
Elle baissa le regard.
- Ensuite, trou noir. Je me suis réveillée, très loin de là. C'était un homme, un sorcier très précisément. Il me demanda si je m'appelais Islyndea. Je lui répondis que non, il devait se tromper. Je lui demandai des explications, ce qu'il ne se gêna pas de foire. Selon lui, j'avais été transformée en princesse elfique, et mes pas m'avaient menés jusqu'à sa tour de magie isolée. Il avait sut renverser le sortilège, probablement lancé par mes parents pour je ne sais quelle raison, et j'avais repris mon corps originel. Il m'avais aussi fabriqué une salle spéciale, remplie d'un liquide spécial, pour que je puisse me régénérer.
Vent marin sembla remarquer qu'elle avait trop dévoilé, car elle se dépêcha de passer à un autre sujet.
- Mais tout cela n'a que peu d'importance. Rapidement je compris que ma sœur était toujours en danger. Aujourd'hui, si je veux pouvoir la sauver, je dois devenir plus forte. Et pour cela, je suis prête à tout. À tous les sacrifices. J'espère trouver en vous, ma mentor, les compétences nécessaires à atteindre mes objectifs. Et j'ai espoir de un jour sauver Melhodie des griffes de mes parents."
Je me levai, et sortis des couteaux de ma ceinture. Mon élève se leva prestement à ma suite. Je fis quelques mouvements.
"Voilà une histoire bien intéressante. Mais maintenant, prouve-moi. Prouve-moi que tu es douée aux lancers de couteaux.
- Euh oui...d'accord..."
Elle baissa ses doigts en direction de ses armes. Mais je ne la laissai pas faire. Je lançai une lame, qu'elle évita de justesse, tombant au sol.
"Hé!"
Je n'attendis pas une seconde avant d'envoyer les autres couteaux. Je sentis toutes sortes d'émotions traverser les yeux de Vent marin à ce moment. La peur, la surprise, le stress. J'esquissai un sourire lorsque je la vis mettre sa main droite sur le sable et s'écrier:
"Builiad Tryldom!"
Déviés par un mur invisible, les projectiles se plantèrent autour de la cible. Je secouai la tête en soupirant sarcastiquement:
"Tu as besoin de quelques leçons de mensonge je crois bien."
"Ton nom?
- Vent marin.
- Comprends-tu le langage des signes?
- Oui, sinon je ne pourrais répondre à vos questions. Et surtout, vous ne seriez pas mon enseignante, Prisme des ombres.
-Ton âge?
- 26 ans."
Elle était plus vieille que moi. Mais ça n'avait pas d'importance. La confrérie m'avait offert une élève, et je n'allais pas la décevoir. J'avais bien observé la nouvelle; une femme de taille moyenne, les cheveux blancs teints en grande partie de bleu, et des habits complètement bleutés aussi. Probablement pour se fondre avec le ciel. Ça devait être efficace d'une certaine manière. Je haussai les épaules devant mes propres pensées. Mon estimation était plutôt qu'elle adorait le bleu de l'océan. En analysant son attitude, j'ai eu vite fait de remarquer qu'elle était motivée, mais pas très très compétente. Enfin, nous allions bien voir, à l'entraînement.
C'est ainsi que nous marchâmes pendant plusieurs heures avant d'atteindre un désert. Je la sentis hésiter, mais continuai notre route jusqu'à ce que nous soyons perdues au milieu des dunes. Le terme perdre étant bien sûr utilisé à la légère. Mon sens de l'orientation était aussi efficace sur le sable que dans la forêt.
"Pourquoi nous entraînons-nous dans un désert? se plaignit-elle. Ça brûle ici.
Je me retournai pour constater qu'en effet sa peau blanche devait être ultra sensible.
- Parce que je savais que tu n'aimerais pas cela à ton nom, répondis-je.
- Vous saviez mon nom? Pourquoi me l'avoir demandé?
- Simple procédure habituelle parmi tant d'autres pour vérifier que tu es bien celle que tu prétends être."
Je m'assied dans le sable et l'invitai à faire de même. Je l'entendis murmurer des mots:
"Invirâ."
Je soulevai un sourcil. Elle semblait avoir perdu tout son épuisement de la marche. Je notai dans ma tête que c'était peut-être de la sorcellerie. Elle s'assit à son tour, me regardant au niveau du front pour ne pas croiser mon regard.
"Qu'allons-nous faire aujourd'hui, maîtresse?
- Nous allons débuter par un interrogatoire. J'ai besoin de te connaitre plus en détail.
- D'accord.
- Ta plus grande force.
- Le lancer des couteaux.
- Ta plus grande faiblesse.
- Les armes lourdes."
Je pris le temps de l'observai attentivement. Elle ne me mentait pas.
"Maîtrises-tu la magie?
- N...non."
Ce qui, en d'autres termes, voulait dire oui. Décidément une débutante dans le métier, j'allais devoir lui apprendre à mentir.
"Pourquoi veux-tu devenir assassine?
- Vous voulez vraiment le savoir?
J'hochai la tête.
- C'est une très longue histoire, avoua-t-elle.
- J'ai tout mon temps.
- Dans ce cas...
Elle prit une grande inspiration, et débuta:
- Il fut une époque où je me nommais Brigitte. J'étais une fille comme les autres. Ou presque. Je vivais avec mes parents et ma petite sœur. Nous voyagions beaucoup. Pour l'instant ce récit peut vous sembler très banal, mais il est à savoir que mes parents n'étaient pas des humains ordinaires. Ils étaient puissants, très puissants, et terrifiants surtout. Nous n'étions pas leurs filles, mais leurs esclaves, leurs outils pour leurs sombres desseins. Ils servaient en fait une plus grande organisation à l'extérieur d'Hélion. Une organisation dont je soupçonne de vouloir conquérir le monde, malgré l'aspect absurde de ce que cela peut laisser envisager. Mais je connaissais bien mes parents. Si eux étaient leurs soldats, c'est que ce groupe possède en effet les moyens d'atteindre leurs buts. Permettez un instant?
Elle but quelques gorgée d'eau dans sa gourde, s'essuya la bouche, et reprit:
- Je n'aimais pas nos parents. Pour ce qu'ils faisaient, pour ce qu'ils nous faisaient à moi et ma sœur. La goutte qui fit déborder le vase apparu lorsqu'ils tuèrent de sang froid une archimage et son mari, une créature appelée wither. Dès ce jour, je préparai un moyen de les vaincre pour nous délivrer de ces monstres qui se faisaient appeler papa et maman. Lorsque nous emménageâmes dans un village elfique, je mis mon plan à exécution. Et j'échouai.
Elle baissa le regard.
- Ensuite, trou noir. Je me suis réveillée, très loin de là. C'était un homme, un sorcier très précisément. Il me demanda si je m'appelais Islyndea. Je lui répondis que non, il devait se tromper. Je lui demandai des explications, ce qu'il ne se gêna pas de foire. Selon lui, j'avais été transformée en princesse elfique, et mes pas m'avaient menés jusqu'à sa tour de magie isolée. Il avait sut renverser le sortilège, probablement lancé par mes parents pour je ne sais quelle raison, et j'avais repris mon corps originel. Il m'avais aussi fabriqué une salle spéciale, remplie d'un liquide spécial, pour que je puisse me régénérer.
Vent marin sembla remarquer qu'elle avait trop dévoilé, car elle se dépêcha de passer à un autre sujet.
- Mais tout cela n'a que peu d'importance. Rapidement je compris que ma sœur était toujours en danger. Aujourd'hui, si je veux pouvoir la sauver, je dois devenir plus forte. Et pour cela, je suis prête à tout. À tous les sacrifices. J'espère trouver en vous, ma mentor, les compétences nécessaires à atteindre mes objectifs. Et j'ai espoir de un jour sauver Melhodie des griffes de mes parents."
Je me levai, et sortis des couteaux de ma ceinture. Mon élève se leva prestement à ma suite. Je fis quelques mouvements.
"Voilà une histoire bien intéressante. Mais maintenant, prouve-moi. Prouve-moi que tu es douée aux lancers de couteaux.
- Euh oui...d'accord..."
Elle baissa ses doigts en direction de ses armes. Mais je ne la laissai pas faire. Je lançai une lame, qu'elle évita de justesse, tombant au sol.
"Hé!"
Je n'attendis pas une seconde avant d'envoyer les autres couteaux. Je sentis toutes sortes d'émotions traverser les yeux de Vent marin à ce moment. La peur, la surprise, le stress. J'esquissai un sourire lorsque je la vis mettre sa main droite sur le sable et s'écrier:
"Builiad Tryldom!"
Déviés par un mur invisible, les projectiles se plantèrent autour de la cible. Je secouai la tête en soupirant sarcastiquement:
"Tu as besoin de quelques leçons de mensonge je crois bien."